Coup de projecteur sur la programmation - 2021
Peut-on adhérer à la programmation contemporaine du TLH ? Que nous propose-t-on ? Dans quels registres ? Est-elle trop contemporaine, trop radicale, peu accessible ? Présentant peu de textes classiques, manquant d'écritures consistantes ? « Je n'y comprends rien ! Où va le monde ? »
Par ce coup de projecteur, j'aimerais de vous donner l'envie de vous intéresser à ce lieu et à ce qu'il nous propose par un survol des principaux moments de l'automne 2021.
Soyons direct : je trouve la programmation de Julien Jacquérioz très équilibrée et elle laisse la place à une vraie diversité de propositions cohérentes.
Mon coup de coeur est indéniablement « Restless Beings » le spectacle de danse proposé par la valaisanne Cosima Grand. Cette performance innovante et intense nous mène dans un univers hypnotique, proche de la nature. C'est probablement la proposition la plus radicale de cet automne mais elle est enthousiasmante par son inventivité: du mouvement inattendu, inhabituel dans une cohérence impressionnante.
L'humour a occupé la scène du TLH avec les travaux présentés par Olivia Seigne « Les conquêtes de Norman » et par Emilie Charriot « Vocation ».
Je suis un fan absolu des spectacles en épisodes : passer une journée au théâtre, suivre le parcours de personnages dans des situations différentes. Quel plaisir ! La mise en scène d'Olivia et de Pierric Tenthorey nous a charmés et le choix du texte d'Alain Ayckbourn est un régal de précision comique et d'humour sarcastique.
Emilie Charriot, dont j'ai en mémoire la proposition décoiffante de « King Kong Théorie » nous montre son côté tendre et empathique. Par la rencontre de Pierre Misfud, comédien de 50 ans et de Nora Kramer jeune adolescente, elle interroge la notion de projet de vie dans une perspective rafraîchissante et profonde à la fois. La vie entre légèreté et sérieux.
La découverte de cet automne est certainement Faustine Moret. Avec « To my dead mother and sister », elle réussit à créer un univers loufoque, intense et déjanté. Le travail scénographique de Sylvain Croci-Torti s'associe à merveille à ce projet ludique. Je ne suis pas convaincu d'avoir pu comprendre la thématique proposée par l'artiste mais j'y ai trouvé un bonheur et une joie de vivre étonnante.
Je pourrais évoquer encore
« Olympia » de Rébecca Balestra, drôle, précis et décalé,
« Plurielles » le charmant travail amateur de Florence Fagherazzi,
« Little Italy », intéressant travail de recherche sur le quartier de Sous-Géronde …
Pour moi, la programmation tient la route …
Un bémol peut-être ! Je n'ai pas été très touché par LE spectacle vedette de la saison. Même si rencontrer Mathieu Amalric, acteur et metteur en scène loufoque et fascinant et Marthe Keller, dont la voix est un régal de sensualité, de puissance et de chaleur, semblait prometteur. Leur présentation m'est apparue un peu inaboutie, un peu légère et sans parti pris réel.
J'espère que, par ce petit voyage au gré de l'automne 21 du TLH, vous avoir démontré que l'équipe du TLH travaille avec créativité pour nous étonner, nous questionner, nous convaincre… de retourner au théâtre.
Alain Bonvin
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