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CAMPER, mais pas n’importe où !

 Sur le plateau du TLH, une vaste forêt de sapins. C’est la forêt de Aokigahara, au Japon, appelée la forêt des suicidés. Une brume légère confère un certain mystère à la scène, un sentiment de paix, de quiétude, c’est très beau ! Or, cette forêt est habitée par des esprits néfastes et diffuse à travers le monde un signal étrange, surannée et presque inaudible. Une équipe de scientifiques est dépêchée sur place afin d’identifier le mystère…

Camper traite, en creux, de grands thèmes sociétaux tels que le consumérisme, le suicide… Ce spectacle engagé est porté par une équipe artistique pour qui les interactions nonconflictuelles, la douceur, l’amitié et le respect réciproque sont essentiels. Le texte est très concret, souvent en lien avec une action. Aucun jeu frontal, c’est une approche théâtrale qui privilégie la neutralité émotionnelle. Ainsi, plutôt que de dénoncer frontalement le capitalisme, système qui érode les liens sociaux jusqu’à les détruire, le public doit le deviner à travers des indices présents sur la plateau.

Au fur et à mesure du développement de la pièce, une sensation de déshumanisation s’installe, prend peu à peu toute la place… J’ai été attristée par ce sentiment de vide, d’isolement, de non-sens. Cependant, la posture, la fragilité de ces personnages m’a profondément émue.

Et si vous aussi alliez camper au pied du mont Fuji ? Il reste encore quelques emplacements pour votre tente, réservation : https://www.tlh-sierre.ch

Geneviève Praplan


© Pierre Daendliker




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