Accéder au contenu principal

CAMPER, mais pas n’importe où !

 Sur le plateau du TLH, une vaste forêt de sapins. C’est la forêt de Aokigahara, au Japon, appelée la forêt des suicidés. Une brume légère confère un certain mystère à la scène, un sentiment de paix, de quiétude, c’est très beau ! Or, cette forêt est habitée par des esprits néfastes et diffuse à travers le monde un signal étrange, surannée et presque inaudible. Une équipe de scientifiques est dépêchée sur place afin d’identifier le mystère…

Camper traite, en creux, de grands thèmes sociétaux tels que le consumérisme, le suicide… Ce spectacle engagé est porté par une équipe artistique pour qui les interactions nonconflictuelles, la douceur, l’amitié et le respect réciproque sont essentiels. Le texte est très concret, souvent en lien avec une action. Aucun jeu frontal, c’est une approche théâtrale qui privilégie la neutralité émotionnelle. Ainsi, plutôt que de dénoncer frontalement le capitalisme, système qui érode les liens sociaux jusqu’à les détruire, le public doit le deviner à travers des indices présents sur la plateau.

Au fur et à mesure du développement de la pièce, une sensation de déshumanisation s’installe, prend peu à peu toute la place… J’ai été attristée par ce sentiment de vide, d’isolement, de non-sens. Cependant, la posture, la fragilité de ces personnages m’a profondément émue.

Et si vous aussi alliez camper au pied du mont Fuji ? Il reste encore quelques emplacements pour votre tente, réservation : https://www.tlh-sierre.ch

Geneviève Praplan


© Pierre Daendliker




Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

BATH, un vent de fraîcheur souffle au TLH !

 Joyeux, rythmé, déjanté, plein de jeunesse… BATH est un spectacle qui fait appel à tous nos sens, appel à nos joies, à nos états d’âme, à nos blessures… C’est un moment époustouflant d’énergie, de gaieté, de questionnements, que la Compagnie OMAYA apporte, par le biais des divagations intimes de Shannon Granger. La jeune comédienne est accompagnée avec brio par Mathilde Ivernon et Justine Bouillet respectivement metteuse en scène, scénographe et créatrice de lumière. BATH se déroule dans une grande salle blanche avec baignoire blanche, serviettes de bain blanches qui jonchent le sol, vapeur d’eau : on se sent bien, en sécurité. Dans ce lieu intime peut s’inventer tous les possibles, se rejouer tous les moments ratés, sans limites ; se libérer des carcans sans crainte de déplaire. Le public assiste à de joyeuses envolées auditives : chants, musiques, histoires personnelles. Le propos de la comédienne remet en cause les injonctions sociétales, familiales, amicales, fragilise les certitu

Blanche, une jeune femme d’ici, AINSI VA LA VIE - Geneviève Praplan

C’est bon de rencontrer les gens d’ici ! Blanche, voix sierroises multiples, voix enrichies par la plume poétique de Samuel Perthuis est généreuse, sensible, ouverte au monde, une personnalité magnifiée dans Ainsi va la vie ! Blanche nous convie chez elle, dans son appartement situé au cœur de la ville. D’emblée on se sent à l’aise. Elle ouvre sa porte et laisse parler son cœur. Elle partage ses souvenirs, ses coups de cœur pour le théâtre, la littérature... Avec tendresse elle évoque son attachement à sa famille, raconte sa vie, de jeune fille, de femme, de grand-mère… Plusieurs personnes rendent visitent à cette jeune femme de 74 ans. Chacune porte un casque dans lequel la voix de Blanche distille des pans de sa vie. Sa voix, admirablement portée par le timbre chaude de la comédienne Véronique Mermoud, nous incite à vivre pleinement le moment présent. Peu à peu, on comprend que l’histoire varie d’une personne à l’autre, procurant cependant à chacun-e le sentiment d’être l’unique réc

THE BATH

Avant le spectacle… Trois femmes ! Shannon Granger, Mathilde Invernon, comédiennes fraîchement diplômées de la Manufacture et Justine Bouillet éclairagiste. Elles nous reçoivent dans la salle qui accueillera tout prochainement 30 spectateurs dans une ambiance molletonnée due à la machine à brouillard qui fonctionne. On a l’impression d’être dans une salle de bains lorsque le bain est tiré. Elles relèvent la difficulté d’être femme-comédienne, statut qui requiert beaucoup d’exigence. Il faut être plus que « bon » afin d’être reconnu. Mais elles sont très positives, avec une envie folle de réussir, à commencer par le spectacle qu’elle prépare et qui sera présenté du 18 au 22 mai prochain. La ligne conductrice de leur premier spectacle c’est le fil d’Ariane. On se souvient dans la mythologie grecque de la pelote de fil grâce à laquelle Thésée pu tuer le monstre et retrouver son chemin. On espère que ce fil conduira un nombreux public au TLH. A ne pas manquer sous peine d’avoir beaucoup de